vendredi 4 avril 2008

Parce qu'un homme qui ne s'occupe pas de sa famille ne sera jamais un homme.

Voilà une mission difficile que j'accepte de relever. Ecrire le premier post Fan Club sur la trilogie "The Godfather". Pourquoi, me direz-vous. Don Altobello m'est-il apparu et m'a-t-il menacé de liquider ma famille restée au pays en échange de ce post? Non. C'est bien plus simple. Après rererererere (etc.......) visionnage des trois films, cet hommage m'est apparu évident. Ces films sont des trésors. Ils représentent la perfection narrative absolue. Cette perfection entraîne une addiction totale à cet univers familliale nébuleux. Les personnages prennent tous une ampleur décisive, éparpillée sur les trois tomes de cette fresque unique. Les personnages, en fonction de leur importance, sont la voûte principale du récit. Avant de rentrer dans le détail, je rends hommage au génie littéraire qui se trouve à la base de cette saga. Mario Puzzo, qui a su dessiner le plus beau portrait d'une famille (italo)américaine, d'une époque et d'une société occidentale moderne. Grâce à lui Vito, Sonny et Michael Corleone se sont assis aux côtés de Tom Joad et Superman dans l'univers culturel et social américain.

Part 1

Le premier "Parrain" s'ouvre sur une fête de famille (terme séminale de la série), de mariage plus exactement. Connie (Talia Shire), la fille de Don Vito Corleone (Brando) se marie avec Carlo Rizzi dans la grande demeure familiale du New Jersey. Nous sommes juste après la seconde guerre mondiale, prospérité et espoir planent sur l'Amérique. La tradition sicilienne impose au Parrain de recevoir les doléances de ses "sujets", auxquels il ne peut rien refuser en ce jour sacré. Mais lorsque l'on demande au parrain un service, il faut être prêt à accepter son amitié en retour, et se préparer à lui rendre service dans le futur. À ce titre, la première scène est une illustration parfaite de la place du parrain dans la société italo-américaine traditionnelle. On lui demande justice, quand la police ne fait rien. Un ordre nouveau. Toute la famille Corleone défile et nous est présentée. Sonny (James Caan), le fils aîné et bagarreur, héritier désigné du Parrain. Fredo (John Cazale), le simplet, timide et attachant. Tom Hagen (Robert Duvall), le fils adoptif irlandais et travailleur de l'ombre, Michael, héros de guerre, seul enfant de la famille à ne pas travailler avec l' organisation. Après cette mise en place rigoureuse, la saga peut commencer. Et comme dans toute tragédie, le trône du roi est menacé, les enfants se déchirent, les ennemis sont lâches et prêts à tout. Coppola, pourtant empli de doutes, tend sa toile avec une froide minutie et réalise son premier chef d'oeuvre. Il imposa Brando et Pacino à la Paramount, laissa Gordon Willis éclairer de manière novatrice et picturale le film, avec la volonté évidente de "peindre" chaque plan. La pluie d'Oscar et le succès planétaire du film permettront à la famille de se reformer pour donner au public une suite aux destinés des Corleone. Plusieurs expressions rentreront par la grande porte de la culture populaire. Une suite? Biensûr, Coppola nous fait une offre que nous ne pouvons pas refuser. Classique.

Part 2

Vito mort, certains inconscients crurent pouvoir prendre le royaume Corleone aux mains du nouveau Parrain, Michael. Les fous. Michael, c'est l'intelligence froide. Le calcul perpétuel. Après le nettoyage par le vide (exposé dans un modèle de montage prrallèle dans le premier film) organisé par Mike, la famille a déménagé dans le Nevada. Mike, aidé par ses fidèles Tom Hagen et Al Neri (Richard Bright) ambitionne de tenir la promesse qu'il a fait à Kay (Diane Keaton), rendre les affaires de la Famille licites. La toile de fond de cette deuxième partie est émminement plus politique et oppose Michael aux hypocrisies des politiciens et des familles mafieuses jalouses de son pouvoir. Hyman Roth (Lee Strasberg), vieille associé juif de Vito tente par tous les moyens de piéger Mike, en persuadant notament Fredo, jaloux d'être dans l'ombre de son petit frère d'agir contre sa famille. Mike essaie de couper ses contacts avec les familles new yorkaises, dirigées maintenant par Franck Pantangelli, parrain de la vieille école. Mais toute la réussite du film repose sur l'idée géniale des deux scénaristes (Coppola et Puzzo) d'illustrer en prrallèle l'ascension de Michael et celle de son père, interpréter par De Niro digne, successeur de Brando. Le film démarre en Sicile par la fuite du petit Vito Andollini, qui sera baptisé Corleone par un agent de douane américain. Toutes les séquences se déroulant dans le little italy du début du siècle sont somptueuses et serviront de modèle à Leone pour sont Il était une fois en Amérique. Sans qu'il puisse en retrouver la puissance-selon moi-. L'assassinat de Don Fanucci par Vito pendant la procession restera LA scène du film, juste devant l'assassinat de Fredo commandité par Mike. Véritable tour de force scénaristique, chef d'oeuvre définitif de mise en scène, The Godfather Part 2 est l'illustration et la confirmation de deux talents qui influenceront trente ans d'acting, De Niro et Pacino.
Vito prend le pouvoir et tente de lui donner un aspect social, refusant de s'en prendre à son peuple comme le faisait Fanucci. Il veut lui rendre sa dignité, comme celle qui lui fait refuser le panier de provision que son patron lui offre après l'avoir renvoyé. Il ne devra plus jamais rien à personne. Il parachevera son ascension dans la mafia en vengeant ses parents. Il tuera de ses mains le meurtrier de ses parents, Don Ciccio, et s'asssurera par la même occasion de solides soutiens en Sicile. Genco est né. Trente ans plus tard, Michael tente de sauver son Empire, mais les règles ne sont plus les même. Garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près. Il doit faire tuer son frère pour envoyer un message fort à ses ennemis. Les règles de son univers son impitoyables. Elles le laisseront seul contempler son futur. Encore des oscars pour Coppola. Chef d'oeuvre inestimable.

Part 3

On ne sait pas trop pourquoi Coppola entrepris cette suite. Son adaptation du livre était parfaite (le Parrain 1 et 2 c'est un seul livre, coupé en deux pour le cinéma). 20 ans plus tard, il rappelle Puzzo et décide d'imaginer la fin de l' Empire. Peut-être qu'à l'époque, son ami de toujours (et crédité au générique) Georges Lucas lui expliqua que les tragédies c'est toujours mieux en trois actes. Le film reçu un accueil lamentable, la presse américaine repprochant à Coppola d'avoir détruit sa saga par manque d'ambition artistique. On lui repprocha également d'avoir donner le rôle de Mary à sa fille, certes piètre actrice mais pas non plus lamentable. Pour une raison que tous les auteurs de ce blog connaissent, je ne pourrais pas rentrer dans le détail. Je prendrai le risque de dévoiler des choses à un mecs qui préfère matter Alone in the dark avec une pizza surgelée dégueu ou Torque. Mais non, The Godfather Part 3 est un bon film, brillant par moment, souvent touchant, fait avec le coeur. La famille Corleone trouve un réquiem à sa mesure, forcément moins relevé que les deux premiers (pas la même époque, Coppola en plein dans les procès...). On aurait rêver un souffle plus puissant. Mais l'émotion que nous procure ce dernier voyage avec la famille est grande.
Garde tes émotions pour toi, elles trahissent tes pensées.

Voilà, nous pourrons toujours nous passer en boucle ces trois films immenses. Nous ne pourrons nous lasser de cette saga.
L'histoire de cette famille couvre 20 ans de cinéma, 80 ans des États-Unis, et presque cinquante ans d'une carrière unique, celle de Francis Ford Coppola. Metteur en scène italo-américain, et Dieu sait que ce terme prend tout son sens de la première à la dernière scène de la trilogie.

Non Sonny, ne vas pas vers ce putain de péage.








Snake Eyes

5 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ajouterai, pour le parrain 3 (tu as tout dis sur les deux premiers), que si le film n'emporte pas tout sur son passage à la différence de ses deux parents, il arrive néanmoins à me tirer des larmes par deux fois. Je ne puis malheureusement en dire plus à cause du mec qui s'obstine à éviter l'évidence d'un film au profit d'un club sandwich sauce mayonnaise premier prix.
Dommage.

Giovanni fils de Vincenzo né a Allessandria della rocca, 30 km plus haut que Corleone, Sicile.

Mazz a dit…

Bravo Snake Eyes, très chouette papier...

Anonyme a dit…

j'ai viré les images qui ne s'affichaient pas (trop lourdes je pense)

Mortadelle

Mazz a dit…

Le pélo il vire les photos...
Mais elles s'affichaient pourtant au début, mais qu'est-ce qu'il se passe ?!?

Anonyme a dit…

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