dimanche 9 mars 2008

On veut des classics




Après Johnnie To hier, c'était le tour de Paul Thomas Anderson aujourd'hui. "There will be blood", il y a donc eu du sang, et aussi beaucoup d'or noir. Superbe peinture de cette amérique de début d'industrialisation, P.T s'applique à décrire l'ascension de cet homme, seul face à ce trou, promesse d'une fortune annoncée, sans un seul mot durant les 20 premières minutes. L'homme face à la terre. C'est le nouveau monde de 1898, celui qui s'apprête à découvrir le pétrole, celui qui va entamer sa révolution après s'être occupé de vider de ses terres les quelques milliers d'Amérindiens qui y vivaient, plus ou moins, en paix. Ici c'est une toute autre guerre qui débute, et comme dans toute guerre, tous les coups sont "presque" permis. C'est aussi la naissance des pseudo prophètes et de leurs pseudo paroisses. Paul Dano en parfait petit élu du seigneur vient donner corps à ce faux fou de Dieu qui renvoit directement aux prédicateurs qui font tant de mal aux USA aujourd'hui. P.T Anderson règle donc son compte à cette amérique qui déjà à cette époque se trompait de chemin. Dire que ce film repose à moitié sur les épaules de Daniel Day Lewis est presque vrai. Son interprétation durant 2h20 est juste exceptionnelle, les 20 dernières minutes relevant peut-être plus de la surenchère style actor studio, mais putain quel acteur quand même. Un oscar pas volé au final. Du côté de la réalisation c'est du grand oeuvre, sobre, élégante, brutale quand il le faut, fluide aussi, Anderson est un grand. La scène du derrick est à elle seule un classique. Il y a visiblement du Kubrick chez cet homme, science du détail, cadrage parfait se servant magnifiquement de son environnement (rails de train, bowling, champ d'arbre,...). Une mention particulière au chef opérateur Robert Elswit, qui donne ici une des plus belles photos que j'ai pu voir, proche de Gordon Willis sur le Parrain, Juste superbe, avec un grain et une texture qui rend hommage au noir si intense du pétrole.Et Johnny Greewood qui vient emballer tout ça de ses cordes tendues à l'extrême. Une amérique sombre, fondée sur l'argent, le mensonge, la violence et l'intégrisme religieux. Une naissance dans le western et la douleur.
Un classic je vous dis.
C'est donc sur 2h40 que nous vivont l'ascension de cet homme qui construit toute sa vie autour d'une valeur qui commence tout juste à changer le monde. Sa fulgurante montée est d'ailleurs aussi triste que sa chute, finalement seul en son royaume, les années 30 approchaient, et personne n'avait vu venir la crise...

B.V

6 commentaires:

FatS a dit…

t'as tout dis( et de belle manière en plus).
Et je confirme que c'est un grand film, passionnant et visuellement superbe.
Le cinéma américain dans ce qu'il a de meilleur.
Le combat continue...

Mazz a dit…

Il paraît que Jon Favreau pour son Iron Man, a été influencé par Abel Ferrara et Michael Cimino.

On croise les doigts !

Anonyme a dit…

MAGNIFIQUE !

Anonyme a dit…

mais oui, ce film, on en avait besoin.

B XVI

Anonyme a dit…

le printemps du cinema....pour 3$50 le hunter ira surement chasser le redneck fouineur de carburant, rapidement !!!

peace

the gasoil hunter

Anonyme a dit…

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