Metal up your ass

Ben bordel, ça promet cette "spéciale metal", ce qui en est, ce qui n'en est pas. À peine rentré du travail, je consulte évidement ce blog génial, et là je vois que le Hunter et le Charcutier sont en guerre. Comptez pas sur moi pour jouer au casque bleu. J'ai passé une partie de ma journée à réflechir à ma liste. Elle tombe maintenant, avant le combat final.





10- Black Sabbath/ Black Sabbath. Lourd, très lourd. Un son dans les graves inconnu pour l'époque. L'odeur d'un rock en mutation. Cette chanson préfigure le Doom et tout ce que la planète Metal pourra enfanter dans le futur. L'ombre de Black Sabbath (version Ozzy) ne cessera jamais de surplomber tous les groupes les plus dark, de Earth à Entombed où Neurosis. La BASE.





9- Deftones/ Minerva. Trop vite rangés au rayon minable du neo-metal, les Deftones ne sont ni plus ni moins que les Deftones. Un groupe qui adore Pink Floyd, The Cure et Depeche Mode, mais qui a choisi le bruit et la saturation comme language. Minerva c'est le lyrisme d'un morceau des Cure avec un son de guitare multi-couche violent, soutenu par une batterie assomante comme une division de panzers sous crack. Inclassables, donc génants. Mais moi je vous le dit, ces quatres lascars n'ont peur de rien quand il s'agit d'envoyer du riff de sauvage.





8- Iron Maiden/ Hallowed by the name. Bon ben là, que dire? C'est pas du trash, du speed ou du death. c'est juste une belle histoire, magnifiée par les compositions de Steve Harris, le flow halluciant de Dickinson, les roulements tranchant de Burr et les solos sans fin de Smith et Murray. C'est beau comme du Lovecarft. Le morceau commence avec une mélodie mélancolique, puis progresse frénétiquement jusqu'à une apothéose comme seuls les grands artistes savent en offrir. Si un morceau peut résumer le côté épique et complet de Maiden, c'est celui-là. C'est pas un hasard si chacun de leurs concerts se termine avec Hallowed by the name, qui se paie en plus le luxe d'être un authentique hymne de stade. Et pourtant Maiden c'est un son de gratte claire (merci Fender) et des phases techinques qui peuvent passer pour de la prouesse (ou de la pose). Mais non. Frissons par millions.





7- Nine Inch Nails/ Burn. Là, je sais ce qu'on va dire. Snake doit mettre un NIN sinon il se sentira pas bien. Vrai, mais faux. J'aurai pu mettre le génial Psalm 69 de Ministry, parce qu'il faut pas oublier l'indus dans les familles du Metal. Sauf que Trent leur aura foutu une branlée supersonique aux mecs de Ministry. Burn, c'est toute la violence et la sauvagerie que personne d'autre dans cette scène n'a jamais atteint. Ce morceau brûle son auditeur de l'intérieur, consume brutalement ses tympans et le laisse gisant dans ses questions. Mais que vient-il de se passer? Nine Inch nails a souvent prouver que la violence lui allait comme une seconde peau (une armure?). Composée à une époque où le groupe commençait à refuser toute concession, quand Trent flirtait de plus en plus avec l'abîme, Burn reflète cette rage qui habitait la nouvelle scène américaine des 90's, entre Nirvana et Alice in Chains, par exemple. La relève du Metal à Papa des 80's. Burn restera le monument barbare de NIN. Pas de sortie de secours.





6- Judas Priest/ Painkiller. L'intro de batterie la plus dévastatrice des 80's. Des guitares rayon-laser et un Rob Halford plus cuir que jamais. Apogée du groupe, Painkiller marquera aussi la rupture avec une certaine idée du métal. Les 90's arrivent, les solos seront jetés à la poubelle par les grunges et MTV. Ce morceaux a des couilles pour 1000.





5- Machine Head/ A farewell to arms. Les seuls à savoir faire du "à l'ancienne" qui pue pas l'opportunisme. Rob Flynn connaît ses classiques sur le bout de la six cordes. The Blackening et A farewell to arms en particulier sont sa déclaration d'amour au metal des 80's. Avec le son ultra violent et la dextérité qui le caractérise. Ce mec est un compositeur génial. 10 minutes de puissance et de virtuosité, emenées par une rythmique rouleau compresseur. Les plans de grattes impossibles se succèdent comme dans un rêve, et quand les solos tombent, ça prend aux tripes et tu reste scotché à ton casque. Pas sûr qu'on revoit un disque (il est de l'année dernière) comme ça avant longtemps.





4- Slayer/ Raining blood. La machine de guerre ultime. Le morceau s'arrête brutalement, sans prévenir. Slayer, ils sont pas là pour te raconter des poèmes. C'est le champ de bataille. Double pédale et riffs infernaux, ce morceau n'est pas long parce qu'il est juste trop dur. Tom Araya est un putain de chanteur, parce que poser des lyrics là-dessus, ça tient du miracle. Leader incontestable du speed, Slayer turbine dans nos oreilles une musique fascinante, brutale, c'est sûr, mais d'une finesse hors norme. Merci Rick. Les monstres.





3- Megadeth/ In my darkest hour. On ne le dira jamais assez, mais Mustaine trône haut la main au panthéon. Ses ( meilleurs) morceaux n'ont rien à envier à tous les autres groupes phares de l'époque. In my darkest hour en est un formidable exemple. Beau, puissant, impossible de nier à l'écoute de ce chef d'oeuvre le talent d'un mec qui promènera un blues unique toute sa vie parce qu'il se sera fait viré comme une merde d'un groupe qui lui fera de l'ombre jusqu'à sa mort. Sauf que Metallica n'a jamais composé une chanson aussi tragique à la mémoire de Cliff Burton.





2- Metallica/ Blackened. On pourra dire ce qu'on veut de Metallica (y compris moi qui me prive jamais de les tailler). Mais quand les four horsemen voulaient donner dans le dur, c'était très difficile de les contrecarrer. ...Justice reste l'aboutissement de leur créativité, quand leur technique au dessus du lot façonnait des monuments de violence froide, comme ce Blackened, intro d'un disque comme on en fait plus. Ils ont bien gagner le droit ensuite de tourner une page, que pouvaient-ils faire de mieux dans ce registre? Rien. Et l'histoire leur a donné raison.





1- Pantera/ I'm broken. Toute ma vie je me souviendrai de ce que je faisais quand j'appris la nouvelle. J'attendais comme un con dans le queue du McDo. Et là, un pote me dit "Dim Bag s'est fait buter sur scène". De la merde. On doit tous y passer, c'est sûr. Heureusement que lui est parti après avoir enregistré ce disque, manifeste du bruit moderne, de la fureur musicale la plus primaire. I'm Broken, c'est Anselmo qui la chante. Mais sans Pantera, c'est un petit peu toute cette scène qui se casse.Pour ça et parce que Dim était un génie, Pantera a bien mérité cette première place dans mon top.



Snake Eyes