Le début c'est la fin

Donc hier c'était Mesrine.
Et j'ai beaucoup aimé, et plus encore.
D'abord on nous offre enfin un film sur une icône française contemporaine et ça c'est bien, le cinéma d'ici explore son histoire, avec justesse. Visiblement Jean-François Richet avait les mains libres pour son exercice, comme quoi Thomas Langmann (son producteur) n'est pas le grand nemesis qu'il laissait entendre. Ouverture sur une scène d'une rare intensité. Vincent Cassel est dès le début excellent, il incarne cette bête traquée formidablement, ouf, je suis rassuré. Comme quoi la direction d'acteurs ça existe encore. Ce qui frappe c'est le souci des détailles pour reconstituer la fin des années 60 et le début des années 70, des affiches aux voitures, tout à été repensé Porte de Clignancourt. Un film Français ambitieux et qui ne compte pas son argent. Le casting est parfait, avec un énorme Depardieu en garant des valeurs de l'OAS, bien crapuleux, bien flippant, un bel enculé. Mais ce à quoi on s'attache le plus c'est bien évidemment Mesrine, son personnage, ses motivations, son parcours, ses joies, ses peines, son enfermement, ses femmes. JF Richet colle au sujet, c'était bien lui qu'il fallait derrière la caméra. Qui d'autre ? Personne en France ne possède sa fibre politique, qui transpire ici. Voilà Richet s'affirme comme un des tous meilleurs réalisateurs Français (avec Audiard), et ça me fait rudement plaisir quand on connaît le parcours du garçon, comme quoi bouffer du film ça ne sert pas à rien. Et comme si tout ça ne suffisait pas, Marco Beltrami offre une bande son sur le fil du rasoir, passant de la finesse d'un violon à la violence d'une armée de cuivres, superbe !
Voilà la première partie est terminée et comme m'a dit ma douce à la fin du film : "j'aurai pu enchaîner avec la deuxième tout de suite moi".
Oui chérie mais pour ça on va devoir attendre le 19 novembre, avec impatience...

J.