jeudi 12 février 2009

Button

Fincher fils de Stanley? Mais non. Stan écrivait, adaptait et/ou développait lui même ses histoires. Son génie, sa clairvoyance et sa volonté faisait le reste. C'est pas parce que t'es un maniaque du détail que t'es le descendant du grand patron. Kubrick, c'est surtout la finesse et en même temps la profondeur dans chaque image, dans chaque scène. Jamais trop beau. Jamais trop écrit. Jamais trop sous/surligné. Pas besoin de rattacher une pub à une marque, c'est le "style" qui frappe. On ne repprochera pas à un film d'être trop beau, mais de n'être que beau.
Benjamin Button méritait bien mieux que cette fable sans relief. Son voyage dans le temps, à l'envers de toute logique et donc de l'humain souffre d'un oubli majeur de la part de Fincher. Aborder des thèmes n'est pas les développer. Trop concentré qu'il était sur les effets spéciaux fantastiques du film, David n'a pas embrasser le destin tragique de Button. Il ne l'a qu'effleuré. On pointe là un des cruels manque du réalisateur Fincher. Très à l'aise dans la technique, doué pour l'image, fort dans la gestion d'un rythme, limité quand au développement profond d'un personnage. Parce que tout ne passe pas par l'image, Fincher le visuel n'est pas encore en mesure d'aborder l'humain trop en profondeur (disons à la mesure de ses images, je suis pas en train de dire que c'est un manche). Au moment de nous prendre la main pour nous confronter aux démons de Button et Daisy, Fincher se détourne et accumule les vignettes, les petites scènes et les montages, si bien qu'on ne peut que rester sur le pas de la porte. Le tout encadré d'un symbolisme simplet qui dessert cette fresque, où tout n'est pas raté (Jason Flemyng, la mère de Button). C'est pas un mauvais film, c'est un film insuffisant.


Voilà, je crois juste que Fincher n'aurait pas dû filmer cette histoire. Trop de proximité avec le coeur, pas assez avec le cerveau, qui reste pour l'instant le terrain de chasse favori de Fincher le cérebral. Croyez bien que je suis déçu d'être déçu. Chacun son Heat quoi...

La hâche, elle sort, toujours avec passion, entre deux contradictions. Un truc bien humain ça, les contradictions.


Snake Eyes

8 commentaires:

C'est nous les gros a dit…

Je le redis ici, David fils de Stanley DANS la méthode de travail.
Une question tout de même, comment peux tu prétendre que Pitt est parfait, alors que dans le même temps tu dis qu'il ne t'a apporté aucune émotion... ?
Et c'est quoi le symbolisme simplet ?
Je ne comprend pas en fait.
Je suis d'accord avec toi sur un point, inutile de se rattacher à une pub.
Alors quand toi tu vois une pub de merde pour un parfum, moi je vois un homme qui meurt en paix sur un ponton avec un couché de soleil.
Je comprend maintenant que tu ne veuilles pas la télé, elle t'a trop fait de mal amigo.
Human after all.

J.

Anonyme a dit…

merci d'être aussi reducteur. Et de ne pas vouloir comprendre ce que je tente d'expliquer. Mon point de vue est faux et la télé ma mangé la tête. Pas la peine donc que je développe, j'ai forcément tort. Pour le débat c'est compliqué. Mais rien de personnel hein.

Sonny

Anonyme a dit…

Je suis méchant. Tu es victime.
Tout le monde est à sa place du coup.

J.

FatS a dit…

en tout cas ce débat est intéressant...je me répète mais lorsque l'on prête attention à la manière dont le film parle de la mort, du temps (belle idée que cette horloge montée à l'envers par un homme aveugle et qui souhaite par ce biais "ressusciter" son fils), des corps (pas seulement à travers celui de Button; voir entre autres, ce plan de Daisy, de dos qui se rhabille, gênée par l'altération de son corps) et de la mémoire, je ne pense pas qu'on puisse dire que l'humain n'est pas aborder en profondeur...

C'est nous les gros a dit…

Merci fats.

J.

C'est nous les gros a dit…

Sinon dans mon commentaire je pose deux questions auxquelles tu ne réponds pas.
Tu préfères t'attarder à la semi blague de fin.
Mais bon c'est moi qui suit réducteur.

J.

Anonyme a dit…

Je vais y aller aussi de mon petit commentaire.
De très belles images, pas de doute là-dessus. Qui contribuent à l'ambiance de ce récit humaniste.
Mais au milieu du film, j'ai eu très peur : je trouvais ça long. Effectivement, quelques similitudes avec Amélie Poulain, mais comme j'ai aimé, je vais pas m'en plaindre.
Et puis la fin, même si elle est entendue depuis le début, m'a réellement émue. Pas de pathos exagéré, pas de larmes inutiles. Juste un regard sur la futilité de nos vies.
Au final, j'ai aimé, et ça travaille encore plusieurs heures après la projection. Toujours un bon signe.

Charcuterie du 7ème a dit…

un film a mettre dans le top 10 et pis c'est tout !