mercredi 11 février 2009

Bien à toi.




A la base je m'étais dis que j'allais attendre de voir une deuxième fois le nouveau film de Fincher pour en parler ici. Et puis non. Après avoir entendu ce que j'ai entendu je viens donner mon point de vue tout de suite, et par le même coup raser la bêtise à sa racine. Oui je sais je suis méchant, mais c'est mon rôle aussi.
On a le droit de ne pas aimer un film, et heureusement, mais lorsqu'on se dit un peu connaisseur et surtout que l'on n'hésite pas à sortir la hache à tout bout de champ pour trancher la gorge à tout va, on essai d'argumenter un peu.
Moi d'entendre que ce film n'est qu'une pub (pour quelle marque au juste ?) et qu' une vague résonance à Amélie Poulain (qui est loin d'être un mauvais film pour le coup) me fout en rage.
Comment passer à côté des intentions de Fincher dans ce cas présent ?
Une telle histoire, celle d'un homme qui vit tout à l'envers, donc jamais au diapason des autres, m'a littéralement emporté. Avec la mort en point de mire le film s'embarque dans une peinture humaniste, jamais simpliste, toute en nuance. Là ou le réalisateur de Fight Club aurait pu sortir la grosse artillerie pour faire pleurer dans les chaumières il arme son film de retenu et de finesse. Alexandre Desplat, génial metteur en musique, en est la plus belle illustration. Dans la lignée de son précédent film Fincher redevient classique, sans être académique. Tour de force encore plus fort de sa part, le réalisateur s'efface totalement au profit de ses personnages qui portent en eux l'histoire incroyable de se Benjamin Button. On pouvait reprocher à Fincher de ne pas savoir intéresser son spectateur aux personnages, c'est désormais impossible.
Oui le film est beau, surnaturel parfois, comme dans un rêve. Est-ce que pour autant on peut le rabaisser à une pub ? NON. C'est d'autant plus drôle d'entendre quelqu'un dire d'un film qu'il ressemble à une pub (mais pourquoi au fait ?) quand celui-ci reproche sans cesse aux films français d'être laids ou encore de porter aux nues Michael Mann et Michael Bay deux formalistes qui officient également dans la publicité.
Mais nous ne sommes pas à une contradiction prêt, pas vrai ?
Benjamin Button est l'oeuvre d'un malade du détail, on imagine facilement David Fincher demander un peu plus de rouge dans une image que 99 pour-cent des spectateurs ne percevront pas, mais lui le voit et ça lui suffit pour l'exiger. la perfection, ou du moins sa recherche. Le fils de Kubrick.
La vieillesse, le temps qui passe, la mort, l'amour, le manque, l'absence, autant de sujets universels qui ne manque pas de toucher au coeur ceux qui ont vu le film, dans leur majorité du moins. Brad Pitt génial, Cate Blanchett magnifique, et ces deux destins qui ne font que se croiser, une histoire impossible. La mélancolie à l'horizon. Savoir que rien ne reste figé et que tout s'en va. Ici encore plus vite. Voir l'être aimé mourir dans ses bras sans qu'il sache qui vous êtes. L'horrible vérité d'une fin atroce.
Alors si tu n'as vu dans tout ça qu'une vulgaire publicité j'en suis désolé. Désolé pour toi, désolé que tu n'ai pas ressenti le souffle de tout ce que ce film emporte, l'amour comme la mort.
Parce qu'au final ce film nous parle d'un homme et d'une femme, de ce que l'on laisse derrière soi, d'une vie pleine, remplit jusqu'à la gorge d'histoires incroyables, et d'une histoire d'amour qui n'a pas eue le temps de devenir celle qu'elle aurait dû être.

Point de cabale ici, juste des arguments.
Sans rancune l'ami.

J.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

En tous cas, cette lecture m'a donné envie de le voir ce film...
Soyez heureux !

FatS a dit…

je l'attendais ce post