Cold as ice

J'aurai tellement aimé ouvrir ce post avec un fulgurant mea culpa. Du genre "désolé les homies, je me suis pas acharné sur la bonne cible". Hormis que mon acharnement était trop véhément en comparaison d'un résultat final moins nul que prévu, il n'en reste pas moins qu'Iron Man est loin d'être une réussite, ni même un bon film de super héros. Alors je m'explique. D'abord l'écriture et les personnages. Aucune profondeur psychologique, des archétypes navrants de facilité scénaristique (mais que fais tu dans ce film Terence Howard?). Tony Stark le tourmenté devient un cabotin pas du tout alcoolo qui insulte ses robots domestiques. Sa seule aspérité est balayée en deux minutes. Ok, j'arrête de vendre des armes, putain c'est mal. Dommage, le début du film avec son flashback de mise en place est réussi. L'humour ne vient comme souvent jamais au bon moment et réduit Downey Jr (plutôt bon avec un maigre os à ronger) à faire le pitre avec des dialogues ineptes. Sa ridicule romance avec Paltrow (elle est le sommet du navrant avec son perso photocopié) pourrait servir de cross over pour une énième comédie romantique qu'on pourrait appeller "mon Boss et moi". Bridges est certainement un des 5 meilleurs acteurs du monde donc forcément il est juste, et parvient in extremis à ne pas tomber dans le cabotinage. Voilà, de peur de se rammasser avec un film ambitieux qu'on aurait pu voir aborder des questions sensibles, les pontes de Marvel, pour ce qui est leur première production 100% maison des idées, sont restés très frileux. Le marchand d'armes se repant vitesse grand V, il emballe sa secrétaire et son associé essaie de l'entuber sur le refrain de "j'ai mis toute ma vie dans cette entreprise, je vais pas te laisser la couler". Quand on connait l'histoire d'Iron Man, on peut espérer une adaptation à la Batman Begins. Ben non. On tombe pas dans la pantalonnade à la Ghost Rider, mais on est super loin du blockbuster fin et racé. On sent rapidement que le geek devait être carressé dans le sens du poil (les clins d'oeils pleuvent) pour pas gâcher la fête sur les forums. Mais ça ne fait pas tout. Un peu de risque aurait été le bienvenue. Je reprend l'exemple de Batman Begins, voire même d'Incassable et du premier Spidey. Les films se doivent d'être des mises en places. Comprendre présenter un univers qui sera développé en cas de succès commercial. Ces films sont bons par la puissance de la vision qui les habite. Ici il n'y a que le clinquant (les SFX sont très bons, manquait plus que ça soit moche en plus). Sans auteurs, pas de vision, c'est vrai pour tous les films de genres. Je voulais pas un brûlot politique à la Costa Gavras, juste un peu de sérieux et de respect pour un personnage qui se bat comme beaucoup de ses semblables contre ses contradictions. Le combat final n'est même pas épique, de toute façon la mise en scène est aussi plate que Gwyneth. Le drame dans tout ça c'est que les studios on tellement baissé le "label qualité" de ces adaptations, qu'on se rend au cinéma pour voir un truc "pas trop mal", ou pas trop mauvais". Je donne mon jeton pour le 2, le cameo final fait plaisir. Sans grande illusion, faut tout revoir du sol au plafond.
En bref, Audi aurait pu se payer une pub moins chère.





Snake Eyes