oui, comme pour Takagi...

Qu'as-tu fait ? Oui tu bouffes tous les jours, certainement plus que tu ne devrais, grâce à ton métier. Oui tu ne vas pas à l'usine te casser le corps contre des machines qui finiront par gagner. Oui, tu voyages. Oui tu rencontres des gens intéressants, évidement plus que toi.
Oui mais non. Ton "oeuvre", si je puis me permettre, sonne creux. Il n'y respire aucune originalité, qu'une grandiloquence dramatique ressassée mille fois déjà, par meilleur que toi. Des promesses du premier, car parfois, le premier peut ouvrir sur mieux, il ne reste rien. Tu es un poseur. Tu te sappe comme une espèce de dandy de Montmartre, tu ne ressemble guère qu'à une contrefaçon de bon goût. Tu snobes les cérémonies ? Comment te donner tort, si seulement tu étais sincère. Ton dernier film ne fait parler de lui que grâce à l'interprétation de ton actrice. Tu pues la prétention et l'arrogance. Tout ça parce que tu es réalisateur et que 99 % des habitants de la planète n'ont pas cette chance. Tu es un privilégié. Et attention, tu le mérite, ce qui t'arrive, tu es allé le chercher. Mais, la putain de ta race, arrête de te la raconter, gagne en humilité parce que tes films ne marquerons personne ici bas. Si une météorite vient tous nous exploser, personne ne mettra dans son lecteur une de tes galettes avant de partir en fumée. Aucun condamné à mort ne voudra se taper une de tes daubes avant de quitter ce monde. T'as de la chance, profite. T'as surtout de la chance que La Fan Club n'était pas à L.A le soir des Oscars. On t'aurais appris l'humilité. Et le sens du mot échec.

B XVI