vendredi 6 mars 2009

I'll Tell You About Rorschach !!!



Adapter une oeuvre a toujours été une aventure épineuse, souvent le résultat est pitoyable car le réalisateur sacrifie l'âme de l'oeuvre à son scénario et aux exigences mainstream des grands studios lorsque l'on parle de super production.
Le comics de Watchmen de Moore avait tout d'un chef d'oeuvre intouchable et tout de la future adaptation bidon pour ados en mal de top en collants et de punchlines pro-américaines débiles.
C'était sans compter sur Snyder qui aborde tous ses projets avec un élément essentiel à toute adaptation à mon goût, à savoir le visuel.
Rien de plus déplaisant qu'un film qui sanctionne toute la créativité et l'identité visuelle d'une oeuvre, sabordant par la même toute entreprise d'immersion d'un fan à ce qui se joue à l'écran, tout en pensant apporter une touche plus "actuelle" ou plus "réaliste" à l'oeuvre ainsi adaptée ! Et bien encule-toi avec tes idées à la mords-moi le paf !
Zack, et il l'a déjà montré avec son 300, semble partir du postulat qu'adapter le plus fidèlement l'univers visuel contribu à la compréhension et à la reconnaissance d'une adaptation réussie et c'est tant mieux, car de plus snyder est un maître ES visuel.
Ses Watchmen semblent droit sortis des pages du comic book, comme insufflés de vie pour nous en mettre plein la tronche et nous foutre à la gueule leur histoire.
La grosse claque visuelle passée il restait à zack un problème autrement plus épineux, adapter le fond.
Et là encore l'homme s'en sort grandement occultant une des partie du comic pour se concentrer sur le propos et les enjeux fondamentaux de l'oeuvre de Moore.
Alors oui, le comic est plus profond encore, car jouant sur plusieurs tableaux et tout en peignant un portrait des diverses pensées politiques relatives aux époques qu'englobe cette fresque (des années 50 à 80), Moore donnant à chaque personnage clé de son histoire une vision particulière et des faits et de sa propre évolution.
De plus un comic dans le comic et une enquête dans l'enquête, rajoutent encore aux troubles de ce monde et aux jeux de miroirs avec lesquels s'amuse l'auteur, entre masque et réalité.
Mais Snyder réussit l'exploit de concentrer le propos, il élague sans perdre de vue l'essentiel, il distille tout en gardant les idées et idéaux purs de chacun des protagonistes.
En moins de 3 heures il englobe cette oeuvre et nous la rebalance plein fouet au visage sans jamais faire de concessions, sans jamais trahir le propos, sans jamais abaisser les niveaux de lecture et sans jamais prendre le spectateur pour un abruti en lui rabâchant maintes fois les enjeux.
Si le film à du mal à passer de suite c'est que le propos est si dense et les enjeux si grands que l'on reste parfois sans voix à réfléchir à telle réflexion métaphysique de Manhattan ou à telle sentence pamphlétaire de Rorschach, alors que l'histoire se déroule et que chaque scène porte son lot de réflexions et de combats, humains, moraux, sentimentaux, physiques, philosophiques voir universels.
Les thèmes abordés sont si vastes et si nombreux qu'il est inutile de les citer tous, tant l'expérience est à vivre en images.
Le film est d'une richesse rare, d'une virtuosité folle, d'un rythme inépuisable sans oublier d'être un vrai film qui en met plein les dents. tout en plaçant l'homme au centre de tout !
Pour moi le dernier à avoir réussi un tel mélange est Fincher avec Fight Club.
Une oeuvre viscérale, une pierre angulaire nihiliste mais foncièrement humaine qui explose de virtuosité, mettant à l'instar du comic, toutes les idées reçues sur les super-héros et sur l'Homme à mal, se jouant des images et de l'image comme le masque de Rorschach, en perpétuel mouvement et formant des images qui sont censées en représenter d'autres, semble le souligner à chaque instant.
A voir absolument et à revoir vite !

THE RORSCHACH HUNTER

3 commentaires:

Anonyme a dit…

ça vaut pas le transporteur 3 et le seven de Besson !

Mazz a dit…

T'as raison Patrice, fonce là-bas !

Unknown a dit…

J'ai parlé , dormi , mangé watchmen tout le w.e. ... je suis un watchmen movie maniac