Triste constat. Un homme, que nous laisserons dans l'anonymat (on l'appellera Z), travail comme un forçonné sur un projet énorme. Il mène une longue et difficile bataille et accouche d'un film ambitieux, certainement un des futurs gros pilier de la pop-culture Son film, ne fera même pas un million d'entrées en France (620 000 pour l'instant). C'est également un semi-échec dans son pays d'origine. ,
Dans le même temps, au homme sort un film comique (on l'appellera G). Le bouche à oreille n'est pas bon (plusieurs personnes m'ont parlé de navet). En même pas 7 jours le film engrange 1 800 000 entrées en France. Ce film n'est pas original, tire les vieilles ficelles de la comédie franchouillarde; parle de rien et se résume certainement à sa bande-annonce. Il sera un succès.
Les metteurs en scènes respectifs de ces films n'y sont pour rien (ils sont plus ou moins bons dans leur truc respectif). Le public lui par contre...le public n'a finalement pas envie d'être bousculé, surpris. Il veut toujours la même recette. ça colle bien avec l'époque. On peut prolonger ce constat à la musique, la littérature (même si elle s'en sort mieux). Tout le monde le sait, mais des fois c'est plus triste.
Espérons que les artistes puissent continués à travailler. En France, Canal + et TF1 annoncent de grosses réductions dans leurs aides au cinéma. Le ciné indépendant se développera-t-il? Aura-t-on un Sundance? A-t-on un Redford? Dans ce chaos, Besson se révèlerait presque comme un anti-conformiste (ce qu'il est au fond de lui, mais sûrement pas dans la forme), comme une alternative concrète à la dégringolade de notre cinéma.
Le public fait-il la pluie et le beau temps, est-ce lui qui décide, en sanctionnant par le succès ou l'échec une oeuvre? A-t-il les films qu'il mérite? J'en sais rien. J'espère que c'est pas les artistes qui sont condamnés. ça fait flipper?
Sonny