mercredi 21 septembre 2011

AMERICA # 1


Toujours dans l'urgence qui lui sied désormais si bien, l'industrie MARVEL nous délivre cette fois-ci le plus "dans l'âme" des super-héros, capitaine de l'armée américaine durant la grande guerre, celui qu'ils ont intelligemment appelé CAPTAIN AMERICA.
A peine un semestre après THOR, CAP (pour les intimes) vient donc conclure une sorte de Tétralogie diffusée à l'arrache dans le seul but de justifier l'inévitable réunion des beaux gosses de la côte est, THE AVENGERS.
A ce propos, il est amusant de se rappeler que la simple d'idée du caméo de Samuel Jackson en Nick Fury visible durant le post-générique d'IRON MAN (Jon Favreau) est à l'origine de ce "combo" filmique.
Concernant CAPTAIN AMERICA, il faut bien avouer qu'en premier lieu, le film déçoit un peu. Mais après quelques jours de maturation, ses indéniables qualités émergent et rendent du coup le film beaucoup plus personnel et attachant que les précédents MARVEL, aussi efficaces soient-ils (IRON MAN 1&2 ?). M'est avis que la 3D, ici plus inutile que jamais peut fortement entacher la première vision du long-métrage. Dommage en effet de retrouver ici cet artifice moderne de plus en plus tendance (et de plus en plus vain) venir se calquer sur une histoire se déroulant durant la seconde guerre mondiale. Saluons au passage le design général de cette imagerie "rétro-futuriste", où la création de la super technologie nazie a du être un vrai régal pour les concepteurs.
Et par extension, c'est bien tout le métrage qui est imprégné de ce parfum d'aventure à l'ancienne, rappelant autant INDIANA JONES et ROCKEETER que des oeuvres issues d'autres médias, WOLFENSTEIN en tête. Usant de toute la grammaire de ce genre qu'est le film de guerre (infiltration, sauvetage, sabotage..), CAPTAIN AMERICA s'affirme donc comme un vrai spectacle familial (ce qui ne veut pas dire régressif) et dont le patriotisme propre à son héros est habilement détourné de sa fonction primaire, comme en témoignent les scènes de propagande militaire qui lui sont imposées.


Car oui Steve Rogers est un héros, au sens noble du terme. Mais cette notion d'héroïsme implique pour lui d'être sur le terrain à combattre avec les autres soldats. Car sans pour autant renier son drapeau, il n'a que faire d'être une bannière étoilée ambulante ou un quelconque porte-parole de ses frères d'arme. Il n'est qu'un "private" qui veut lutter contre "les brutes", comme il le dit lui-même. Nul doute que s'il avait dès le début eu le physique de l'emploi, il serait devenu un autre soldat parmi tant d'autres, noyé dans la masse de ceux qui vont mourir par milliers pour la cause. Mais c'est son handicap, son corps fluet de jeune garçon malade allié à un coeur pur et un courage sans limite qui lui donneront accès à un pouvoir inespéré auquel lui seul pouvait prétendre. Car comme lui dit le Dr Erskine (Stanley Tucci), "restez qui vous êtes. Pas un bon soldat, mais un homme bon". Cette phrase à elle seule permet au film de s'extirper du carcan patriotique bas de plafond dans lequel on pouvait s'empresser de cataloguer.
Et c'est là que CAPTAIN AMERICA surprend, au sens positif du terme. Alors qu'on attendait une énième adaptation de comics chargée à bloc en dollars et en pyrotechnie mais à l'ambition limitée, on se retrouve avec à peu près l'inverse. Comme le premier acte représente environ la moitié du film, la compassion du spectateur envers Steve Rogers n'en est que plus facilitée. Chris Evans l'incarne d'ailleurs parfaitement même s'il faut reconnaitre que CAP n'est certainement pas le super-héros le plus torturé ou le plus nuancé du catalogue MARVEL, et donc le plus difficile à jouer. Parallèlement, Hugo Weawing campe en Johann Schmidt/Crâne Rouge un super vilain théâtral, grandiloquent au possible mais jamais ridicule. Son talent et son charisme lui permettant habilement d'éviter la surenchère, il nous livre un prestation de "super-nazi" mégalo assez jouissive. Les autres personnages quant à eux tels le Colonel Philips (Tommy Lee Jones) et Peggy carter (Hayley Atwell) jouent leur rôle avec un plaisir non dissimulé.


Pour ce qui est des zones d'ombre de cette épopée guerrière, on regrettera au final ses scènes d'action classiques, certes bien troussées mais manquant cruellement d'envergure. Un pur morceau de bravoure digne de ce nom et à la hauteur du héros, voilà ce qui fait cruellement défaut à cette aventure pourtant fort plaisante. On se demande alors si Cap aura le temps et la place de s'imposer dans le casting déjà bien rempli des AVENGERS ?
Réponse le 25 avril 2012.



Mazz

2 commentaires:

darkdavor a dit…

ça fait plaisir de revoir des critiques de films par ici. Et là, je suis globalement d'accord avec toi en plus. J'ai tout de même passé un bon moment au ciné (sans maturation). Plus qu'avec Thor, Hulk, Wolvy et autres FF... mais moins qu'avec X Men. Iron Man étant à part selon moi.
Bref, il n'empêche que dans l'ensemble, on se fout bien de notre gueule chez Marvel : que ce soit éditorialement ou cinématographiquement.

D A R T H a dit…

Séries ZZZ de luxe aussi navrante q'un Van Helsing. Involontairement drole et cousu de fil blanc...

sans doute le Marvel que j'ai le moins aimé